Tout ce que vous voulez savoir à propos du 14 mai

A l'école, ou à la maison, comment ça va se passer? Pourquoi ce choix de limiter les niveaux? Que va-t-il se passer en juin? Nous avons rencontré Mme Fortun lundi et voici le compte rendu de la réunion.

Nous essaierons de créer une FAQ pour répondre de façon plus digeste aux questions qui reviennent le plus souvent en actualisant les réponses au fil du temps.

Marquage au sol devant l'accès aux classes

Réunion d’information sur les conditions de retour des élèves à l’école élémentaire de la mutualité à partir du 14 mai,

Le 11 mai

En présence de Mme Elise Fortun, directrice de l’école de la Mutualité, M Franck Lucas (Responsable d'équipe Technique, Secteur vie éducative centre ouest, mairie de Nantes), Jenna Boursicot (DAPS, association Léo Lagrange, en charge de l’accueil périscolaire), Lucie Gigaud, Angeline Aime et Olivier Camacho, représentants de parents d’élèves.

Rédacteur : Olivier Camacho


Qui va reprendre le 14 mai ?

Le gouvernement a précisé récemment que les écoles devaient accueillir en priorité :
·      les enfants de publics prioritaires (une liste a été publiée la semaine dernière),
·      les enfants porteurs de handicaps,
·      les enfants dans les classes de Grande Section, CP et CM2.

Les autres enfants seront quand à eux accueillis selon les possibilités d’accueil restantes.

Les écoles doivent de plus respecter de façon stricte un protocole sanitaire de 54 pages qui doit permettre d’éviter les cas de contagions au sein de l’école. Les directeurs d’école, personnels de la mairie et de l’association Léo Lagrange ont passé beaucoup de temps depuis début mai à définir les conditions d’accueil qui permettraient de respecter ce protocole. Celui-ci impose par exemple le respect de distances minimales entre élèves et interdit que des groupes d’élèves constitués puissent se croiser dans l’école. Les élèves ne peuvent pas se prêter d’objets, les enseignants ne peuvent pas toucher les cahiers et manuels des élèves et les locaux doivent être désinfectés avant tout changement de groupe.

Le 14 mai, les enfants suivants vont reprendre :
  • classe ULIS de Sylvain Rigal, lundi, mardi, jeudi et vendredi,
  • 29 enfants de parents prioritaires, répartis en deux groupes (groupe 1 : CP, CE1, CE2 ; groupe 2 : CE2, CM1, CM2), lundi, mardi, jeudi et vendredi. A ces derniers s'ajoutent 8 enfants en grandes difficultés répartis sur les deux groupes et accueillis à mi-temps,
  • 25 enfants de CP répartis en deux groupes (un groupe lundi et mardi, le second jeudi et vendredi). Les enseignantes seront Mmes Tauby et Boxelé. Mme Becquet ne reprendra pas de classe dans l’école.
  • 3 groupes de 15 CM2 suivis par leur enseignante (Mme Maucorps, Le Priol et Canonne).


Au total, 107 enfants vont reprendre l’école (sur les 397 inscrits que compte l’école). Tous les enfants de CP et de CM2 dont les familles souhaitaient la reprise seront accueillis à mi-temps.

Les lundi et mardi, il y aura six groupes dans l’école (1 ULIS, 2 prioritaires, 1 CP et 2 CM2) tandis qu’il y aura cinq groupes jeudi et vendredi (1 ULIS, 2 prioritaires, 1 CP et 1 CM2).

Deux enseignants seront présents en surnombre pour aider au bon fonctionnement de l’école (accueil, répondre au téléphone, prendre en charge un enfant en particulier en cas de problème ou remplacer un collègue absent).
Les enseignants ont envoyé un mot pour expliquer
·      aux parents dont les enfants restent à la maison que les modalités d’école à distance vont se poursuivre à l’identique
·      aux parents dont les enfants reprennent l’école quels sont les consignes sanitaires que ces derniers doivent respecter. Madame Fortun a bien conscience que ce mot n’est pas très engageant, mais elle souhaite que les règles soient clairement expliquées aux enfants.


Les salles de classe ont été réaménagées : 15 tables espacées

Pourquoi n’était-il pas possible de créer plus de groupes d’élèves ?

Madame Fortun a tout d’abord travaillé sur un plan d’accueil de huit groupes. Cependant au moment de mettre en œuvre le protocole sanitaire, deux problèmes sont apparus :
·      Seuls cinq animateurs périscolaires de l’école s’étaient déclarés volontaires pour reprendre leur activité. L’association Léo Lagrange pouvait ensuite demander à d’autres animateurs de reprendre malgré tout, mais Madame Fortun n’avait pas la certitude que huit animateurs seraient présents ;
·      La configuration des toilettes dans les deux cours ne permettait pas d’appliquer les consignes sanitaires en faisant rentrer les élèves en même temps. Les élèves vont devoir rentrer par deux dans la cour des petits et par trois dans la cour des grands. Il était donc à craindre que le passage aux toilettes prenne un temps très important, ce qui aurait rendu difficile leur désinfection entre le passage de chaque groupe.

L’école et la mairie ont donc fait le choix de reprendre l’école avec un petit nombre de groupes pour observer l’adaptation des enfants et des équipes au protocole sanitaire, ce qui permettrait si tout se passe bien d’étudier une augmentation du nombre d’élèves en juin.

Que faire si la situation devient difficile à la maison avec des enfants qui ne reprennent pas l’école le 14 mai ?

Mme Fortun et l’équipe enseignante ont pu proposer à huit enfants de reprendre l’école dans le groupe des prioritaires deux jours par semaine. Il s’agissait de familles qui se sont manifestées auprès des enseignants ou de familles que les enseignants ont appelées pour leur proposer ce retour à l’école à mi-temps.

Nous avons proposé à Madame Fortun de lui indiquer toute situation difficile vécue par des familles afin qu’elle puisse leur donner la priorité pour un retour en juin. N’hésitez pas à nous contacter ou à nous signaler des cas de familles dont vous auriez connaissance. Vous pouvez également le signaler à l’enseignant.e de votre enfant.

Comment vont se passer les classes à distance ?

Les enseignants de vos enfants vont continuer à leur donner du travail à distance. Les élèves qui seront chez eux et les élèves qui seront en classe auront le même travail à faire. Cependant, à la différence de la période de confinement, le travail sera le plus souvent distribué à l’école par les enseignants.

Les consignes données par l’Inspection début mai étaient que des enseignants s’occupent des classes quatre jours par semaine et que les autres s’occupent du travail à distance, ce qui aurait eu pour effet de séparer les enseignants de leur classe habituelle. Ces derniers ont demandé à continuer de suivre leurs élèves. Ainsi, la plupart seront présents deux jours à l’école et le reste du temps chez eux.

Pourquoi y a-t-il de telles différences entre les enseignants dans l’organisation et le contenu des classes à distance ?

Lors du confinement, les enseignants ont dû s’adapter à des directives changeantes et peu claires de l’État à propos des classes à distance. Tous n’ont pas les mêmes dispositions en informatique, ce qui explique par exemple que tous n’aient pas pu ou souhaité faire des classes virtuelles avec leurs élèves. Le matériel informatique de l’école n’est pas adapté à l’organisation des classes virtuelles car un pare-feu bloque l’accès à de nombreux sites Internet, dont celui du CNED qui met à disposition l’interface de classe virtuelle.

Au-delà des compétences informatiques, nous avons signalé à Madame Fortun de fortes disparités dans la quantité et la fréquence de travail donné par les enseignants. D’autre part, certains n’ont pas appelé les parents et les élèves n’ont pas discuté avec l’enseignant depuis deux mois. Ainsi, dans certaines familles, les enfants se démotivent et nous pensons qu’un contact avec l’enseignant, par téléphone ou classe virtuelle, serait utile pour les encourager. Il serait également bénéfique que les enseignants puissent corriger des exercices ou vérifier la tenue des cahiers.

Madame Fortun s’est engagée à informer les enseignants de nos remarques.

À nouveau, n’hésitez pas à nous signaler et à signaler à l’enseignant.e des difficultés dans l’organisation de la classe distance ou des difficultés que vous pourriez avoir pour faire travailler vos enfants.

Les enfants qui le souhaitaient ont-ils tous étés accueillis dans les écoles nantaises ?

Madame Fortun ne peut pas nous répondre en général, mais nous cite des situations contrastées. À l’école Jean Zay (REP+), les parents de 60 élèves seulement ont répondu qu’ils souhaitaient reprendre. Tous ces élèves seront accueillis quatre jours (le mercredi est consacré dans toutes les écoles à la désinfection complète des locaux). A l’école Alphonse Braud, 80 % des familles ont répondu qu’elles souhaitaient remettre les enfants à l’école et certains enfants de familles prioritaires ne pourront pas être accueillis.


Le marquage au sol devant les toilettes. Envie pressante interdite

Que se passera-t-il en juin ?

Pour le moment, ni l’école ni la mairie ne peuvent nous répondre. Tout va dépendre de la rentrée de mai et de l’éventuel allégement du protocole sanitaire. La difficulté est que l’organisation de l’école a du mal à s’adapter à la certitude que cause l’épidémie. Ainsi par exemple Monsieur Lucas nous explique qu’il faut commander les aliments pour les cantines un mois à l’avance. Il ne pense pas qu’il sera possible de réouvrir les cantines en juin.

Nous avons fait part de notre étonnement sur l’absence de scénarios de reprise à moyen et long terme. Nous sommes persuadés que de nombreux parents vont demander une reprise de l’école pour leurs enfants en juin et beaucoup auront de réelles difficultés à les garder si l’école ne peut pas les accueillir.

Comment imaginer des solutions qui permettent de sortir de la configuration actuelle de l’école ?

La plupart des enseignants de l’école étaient prêts à reprendre leur classe. La configuration de l’école permet en théorie d’occuper plus de salles sans que des groupes d’élèves ne se croisent et l’association Léo Lagrange pense pouvoir mobiliser un plus grand nombre d’animateurs périscolaires.

Si les toilettes sont le principal facteur limitant pour la reprise d’un plus grand nombre d’élèves en juin, pourquoi ne pas ajouter des toilettes d’appoint (toilettes chimiques, toilettes sèches) ?

Si le nombre de salles ou l’organisation des salles sont un frein à l’accueil d’un plus grand nombre d’élèves pourquoi ne pas imaginer que d’autres lieux puissent accueillir des élèves : des écoles en sous-effectif, des gymnases, des salles d’activités ou des locaux associatifs (salle de l’égalité, salles dans la mairie de Chantenay, gymnase de la Chantenaysienne, restaurants fermés, etc.) ?




En conclusion, nous comprenons que le protocole sanitaire de 54 pages, qui est une façon pour le gouvernement de transférer une responsabilité sur les collectivités et les écoles obligent à une très grande rigueur et limite fortement les possibilités d’accueillir les élèves dans les écoles. Nous comprenons également que les enseignants, directeurs et services techniques de la mairie soient absorbés en totalité par l’organisation de la reprise de mai. Nous pensons cependant qu’une réflexion prospective devrait avoir lieu à l’échelle de la ville sur les conditions d’une reprise plus ambitieuse en juin et sur la possibilité d’une rentrée de septembre contrainte par la présence du coronavirus. Nous allons écrire un courrier à Madame le maire pour lui proposer qu’une telle réflexion ait lieu et que les parents d’élèves y soient associés.

Commentaires